J'y suis passée et passe et passé
Mais à l'instant, un présent dépassé
J'y suis passé, et j'ai laissé des traces
J'ai laissé des traces et des liens à mes frasques
Je voulais dire, aucun mot ne s'enchâsse
Aucun répit, je comble toujours nos phrases
Et de délires, d'autres retiennent tes frappes
Et c'est maudire, j'y laisse quelque part
Des mots, toujours, des mots-à-mots
Des émotions je ne viens plus frapper
À tes leçons, moi j'ai trouvé pour dire
Bien plus fort que les rythmes de la passion
De tes leçons, j'ai trouvé à ma porte
De grands garçons qui manquent à tes façons
J'ai beau le dire, j'ai retenu tes phrases
J'ai beau vieillir tu retiens mes délires
De toute façon, je peux bien nous maudire
Sans contre-façon je m'aime autant le dire
Si le verbe sourire me conjugue à foison
Il manque à mon rire le verbe des solutions
C'est à mourir, autant jeter la pierre
Sur tes carreaux, que deviens-tu, peut-être
Une contre-façon, une réplique d'une autre ère
Je garde l'illusion que tu n'as pas grandi
C'est une illusion, tu manques à ta façon
Moi je suis façade, j'ai retenu tes frasques
Je retiens nos phrases, je comble mon néant
De mythologie, j'en ai conscience, pardon
Je te demande pardon, je m'aime jusqu'à le dire
Que je suis ma seule passion
Qu'il faudrait plus pour me haïr
Que les gestes las d'un vieux garçon
Même si c'est à mourir, j'ai un monde à construire
J'envoie sur tes mots les âmes qui partent au front
Je les connais par cœur, et je cherche à te dire
Qu'il n'y pas d'amour quand arrive la raison
Je pourrais passer, quelque part à m'offrir
Des belles solutions, mais j'y perdrait mon rire
Les murs d'une prison, je n'ai pas à me dire
Que je m'aime, pardon, mais je t'aime à mourir
Je t'aime à l'oubli qu'un seul de nos doigts
Percerait peut-être l'abîme qu'on enfouit là
J'ai des soldats, je l'oublie quelquefois
Quand je me résigne à t'aimer plus que moi
Je m'aime, ma passion, c'est de percer les lois
Mais quelle dérision, quand tu cherches les miennes
C'est un poison, j'en connais la raison
Autant te dire je cherche toujours les tiennes
Je me résigne, tu tiens ma solution
Quelle peine de haïr sa seule fascination
J'ai beau me l'écrire, je cherche toujours les mots
Pour enfin construire un mur à mes barreaux
Car des barreaux j'en passe et c'est passé
Comme dépassée je retiens nos absences
Nos beaux phrasés qui touchent à l'inconscience
Mais c'est du passé, je m'aime, pardon souillé
Je suis passée, c'est un chassé-croisé
Je garde l'illusion que tu n'as pas grandi
Je m'aime à foison, mais je garde en dépit
Un grand tourbillon, je t'aime au composé
Je t'aime au composé
D'écrire et de maudire
Tous les temps dépassés
Par mon envie de rire
Je t'aime au grand pardon
De transcrire mon avenir
D'essuyer l'illusion
Qu'un jour j'ai su maudire
Je t'aime autant le dire
Je t'aime sans en mourir
Je t'aime à composer
Sur tous les verbes aimer
Je suis passée, je passe dépassée
J'aime encore mon rire quand tombe la raison
Mais c'est l'illusion qui me renvoie au front
Il pleut sans raison sur tous nos beaux phrasés
Il pleure sans leçon quand je tombe au passé
D'un être façonné par le moindre pardon
Je suis fascinée par ces appositions
Il pleure sans façon quand les dés sont jetés
Il pleut et il pleure son monde jeté aux dés
J'y suis tant passée que j'y ai composé
Une mythologie pour combler les absences
Je m'aime à foison, je l'aime en toute instance
Je l'aime au passé
Et je suis dépassée
Je l'aime composé
Je l'ai vu en guerrier
Sa seule consistance
Je l'ai déjà percée
Et j'en ai conscience
Je l'aime au composé
Je l'aime à composer
... somewhere, there still a world, where it's mine, 'nd it's yours, but somewhere... somewhere isn't a floor...
Lola, questing of the ask giving a floor on the past...