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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 02:52


Un océan de soleil s'offre au ciel
Pour que le feu s'en émerveille;
Ils trompent leur douce éphémère
Mais déjà l'or se montre à la terre:
Cous fatigués, feuilles jaunies, ils s'inclinent,
Comme dévots usés ou peines mutines.
Ils semblent pardonner au vent acharné
Leur ample verdure malmenée
Et s'affalent comme lapidés
Sur le champs des trépassés

Août 2003


publié 18/04/2009 22:52


Tournesols, 2014

Et nous nous sommes couchés, nous avons bu, nous avons cru
Le sol et le vent, nous avons vu la terre sous le soleil rouler
Et nous avons poussé feuille-à-feuille, côte-à-côte flamboyants
Nous nous sommes trompés le feu nous a brûlé

Et nous nous sommes touchés et nos ramures se sont pliées
Et sous nos pied la terre soudain s'est asséchée
L'eau et l'été se sont enfuis
Et sur nos têtes l'étourneau rit

Nos têtes lourdes gorgées de grains se penchent basses et le matin
La rosée glisse sur nos mains

Et nous avons semé dans les rafales des premiers froids
Sur la terre dure nous avons mis
Quelques soleils et la dernière
Feuille
Grise est tombée sous la gelée

Nous nous sommes tus nos corps fendus
Soleils dansants d'un vieil été
Nous sommes fauchés
Nous sommes fauchés
Et l'hiver chasse nos pensées

 

Retour sur Les Feuilles du Lilas

Retour sur Des Saisons, des Amours

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22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 23:20

Jouons de nos longs doigts Quelques notes sinistres Sur nos claviers de bois Une mélodie triste Laissons-nous à l'espoir De n'être illusoires D'écrire notre histoire Nous spectres sans mémoire Quelques notes plus douces Pour croire en si demain Sous nos paumes que l'on pousse À se joindre un matin Homme que tes nuit sont longues Et tes sourires éteints Je les ferai plus longues Si mon corps t'étreint J'irai à ta rescousse Mon ombre pas-à-pas Apaisant tes secousses Et calmant tes combat Homme que tes nuits sont froides Tes étoiles si loin J'éteindrai les cascades Qui noient tes lendemains Je donnerai ton nom Aux oiseaux migrateurs Qui survolent les hauteurs Portés par ma chanson Homme tu n'as pas d'odeur Posé dans ton écrin Posé entre mes reins Ton âme est sans saveur J'ai perdu ton chemin Posé ton corps en croix Échappée de mes mains  Ma tendresse sans toi Je voyais tes splendeurs Tes soleils si certains D'être à chaque marin Un souffle de chaleur Homme tes nuits sont maudites Tes paroles sordides Ont glissés sur mes ailes Je suis une hirondelle Homme tes nuits génocides Je les prendrai à bras Je sonnerai le glas De tes tendres suicides Quelques notes plus douces Pour croire qu'un lendemain Qu'un soleil que je pousse Tiendra entre tes mains Nous jouerons de nos doigts Quelques mélodies tendres Nous chasserons les cendres De tes chants de forçat Quelques notes plus douces Un rire pour croire enfin Que nos frères sont tous Dignes du même chemin

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9 octobre 2011 7 09 /10 /octobre /2011 22:44
L'hiver déroule sous mes carreaux
Nimbes chétives et feuilles libres
Pliant de force l'orgiaque rameau
Qui retenait les sèves en fièvre

L'hiver endort les tons braillards
En d'autres verres sa mine grise
Est la tristesse des sangs criards
Dans l'abandon de frêles mises

L'hiver emporte, emportera
Les résistances et les misères
En d'autres vers il est le glas
Des chants d'oiseaux et de nos terres

L'hiver s'enroule à mon balcon
Je me sens vivre, le froid m’enivre
Il donne le cœur à son pardon
En déroulant son corps de givre

 

L.A-Z

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 10:39

 

Mon cœur enfin confiant, ce sont des larmes claires

Une maison pleine d'enfants, sauvages, et qui tant s'aiment

Qu'ils ne sont pour les autres que rires et raisons

Tous aussi en lumière dans chacune maison

 

Alors je vais en paix, dans l'avenir si lourd

Qu'une poignée d'illusion retient à sa misère

Je pousserai les miens à croire en leur pardon

A croire en leur raison, la seule qui me parvienne

 

Et d'enfant en enfant, les autres dans leur guerre

Se demanderont un jour comment passer sur terre

Sans rompre et sans blesser la plus belle rencontre

Leur chair enfin au cœur de toutes les chansons

 

J'écrirai à nouveau, dans les cercles des cercles

De tant de beaux visages, de tant de grandes maisons

Qu'elles n'auront plus de portes, chacun pris en lui-même

Sans crainte et sans regret, aux autres pris de même

 

Il nous faut tant de gestes, tant de force et d'amour

Pour briser sans souffrir les chaînes d'illusion

Les mots lancés au même qu'ils frappent ou qu'ils rassurent

Enchaînés à nos monstres, ils ne peuvent plus y faire

 

Il nous faut tant de force, d'amour et de raison

Que les mots si ballants nous rendent défaillants

Chacun allant se faire dans l'exemple raison

Son cœur, si bien qu'absent, répondant chaque jour

 

« Je n'aurai plus de chaine, plus d'autres et sans maison

A chaque carrefour ce seront cent maisons

Cent lèvres et cent regards qui tous en direction

Trouveront à mes lèvres sourire et nul pardon »

 

 

Sourire et nul pardon.

 

L. A-Z

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 22:06

-.-

 

*

 

J'ai sillonné le ciel, les quais et les mirages

Écumé d'avantage les marchands de brouillard

Que trempé mes yeux au mazout des rivages

 

De mes jambes sont nées les ombres et les mers

Les tempêtes qui ragent et te laissent au hasard

De l'ivresse du large, et mes lèvres au désert

 

*

 

Quand juchée sur les vagues j'ai retenu ton souffle

Et les appels à l'aide des voiles en déroute

J'allais de phare en phare sans creuser d'autre route

 

Peut-être nénuphar, voguant de temps en temps

Sur de grandes misères, sur un grand océan

Entre marées déçues et promesses du vent

 

*

 

J'ai perché à tes mâts les absences, les doutes

Jeté tant de poussière à mon cœur et dans l'air

Sous les aubes et les cierges j'ai fait l'ombre à ma chair

 

Sous mes propres tempêtes j'ai poussé quelque part

Une île aux brise-vent pour rompre mes amarres

Pour fondre mes cents têtes au loin des moindres routes

 

*

 

Dans le soulèvement, le vent bat ma fenêtre

Je reviens de si loin, j'ai laissé à mes rêves

Les sables, les tourments, les rives et les repères

 

Je ne suis pas si morte, je ne suis pas perdue

Si les autres sont fortes, je ne suis pas pendue

 

Je ne suis pas si morte, à peine un peu déchue

Retenue à ta porte mon âme mise à nu

 

 

*

 

Je ne suis pas si morte, j'ai pris quelques envies

En jouant de la corde à ma gorge s’enivre

 

Je ne suis pas si morte, à cent lieues de la rive

En jouant de six cordes j'ai pris le temps d'en vivre

 

J'ai pris le temps d'en rire

 

*

 

 

 

 

 

 

 

 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 23:29

 

Il créa l'étrange face, vert, regard

La bouche en pointe, un suçon taquin

Traça soudain un cou mince

Et déposa le tout sur une inspiration

 

Il fallait que la fine face trouve appuis

Une épaule chaude, puis une seconde

La deuxième vient tenir la blonde

La chevelure serpente sur l'ossature

 

À la poitrine, large et féconde

Il hôte un peu de chair

Travaille comme dans la pierre

En suivant chaque nerf

 

Restent deux seins, moulés dans ses paumes

Et dont les pointes tracent l'équerre

D'un muscle agile venu des côtes

Sur une douce chute de rein

 

Il fallait qu'elle possède de longs bras

Qu'à chaque geste l'ombre s'estompe

Et qu'en ses mains, placées en coupe

Son sexe docile se cache en vain

 

Contemplatif, il en devine les jambes

Le ciel et le sol, ils doivent s'y perdre

S'y perdre comme sur un fil

Déroulé à chaque pas

 

Il créa l'étrange face, le buste et le ventre

Les bras, les fesses et les jambes

Halluciné divin de l'acte créateur

Et dévot malandrin de sa seule main

 

Alors il eût fini, et d'une caresse vibrante

Voulut donner la vie comme à Sixtine

Un doigt à peine effleura la sculpture

Que sitôt se brisa la froide créature

 

forum_75976_1.png

Détail de la fresque ...

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 02:00

 

J'y suis passée et passe et passé

Mais à l'instant, un présent dépassé

J'y suis passé, et j'ai laissé des traces

J'ai laissé des traces et des liens à mes frasques

 

Je voulais dire, aucun mot ne s'enchâsse

Aucun répit, je comble toujours nos phrases

Et de délires, d'autres retiennent tes frappes

Et c'est maudire, j'y laisse quelque part

 

Des mots, toujours, des mots-à-mots

Des émotions je ne viens plus frapper

À tes leçons, moi j'ai trouvé pour dire

Bien plus fort que les rythmes de la passion

 

De tes leçons, j'ai trouvé à ma porte

De grands garçons qui manquent à tes façons

J'ai beau le dire, j'ai retenu tes phrases

J'ai beau vieillir tu retiens mes délires

 

De toute façon, je peux bien nous maudire

Sans contre-façon je m'aime autant le dire

Si le verbe sourire me conjugue à foison

Il manque à mon rire le verbe des solutions

 

C'est à mourir, autant jeter la pierre

Sur tes carreaux, que deviens-tu, peut-être

Une contre-façon, une réplique d'une autre ère

Je garde l'illusion que tu n'as pas grandi

 

C'est une illusion, tu manques à ta façon

Moi je suis façade, j'ai retenu tes frasques

Je retiens nos phrases, je comble mon néant

De mythologie, j'en ai conscience, pardon

 

Je te demande pardon, je m'aime jusqu'à le dire

Que je suis ma seule passion

Qu'il faudrait plus pour me haïr

Que les gestes las d'un vieux garçon

 

Même si c'est à mourir, j'ai un monde à construire

J'envoie sur tes mots les âmes qui partent au front

Je les connais par cœur, et je cherche à te dire

Qu'il n'y pas d'amour quand arrive la raison

 

Je pourrais passer, quelque part à m'offrir

Des belles solutions, mais j'y perdrait mon rire

Les murs d'une prison, je n'ai pas à me dire

Que je m'aime, pardon, mais je t'aime à mourir

 

Je t'aime à l'oubli qu'un seul de nos doigts

Percerait peut-être l'abîme qu'on enfouit là

J'ai des soldats, je l'oublie quelquefois

Quand je me résigne à t'aimer plus que moi

 

Je m'aime, ma passion, c'est de percer les lois

Mais quelle dérision, quand tu cherches les miennes

C'est un poison, j'en connais la raison

Autant te dire je cherche toujours les tiennes

 

Je me résigne, tu tiens ma solution

Quelle peine de haïr sa seule fascination

J'ai beau me l'écrire, je cherche toujours les mots

Pour enfin construire un mur à mes barreaux

 

Car des barreaux j'en passe et c'est passé

Comme dépassée je retiens nos absences

Nos beaux phrasés qui touchent à l'inconscience

Mais c'est du passé, je m'aime, pardon souillé

 

Je suis passée, c'est un chassé-croisé

Je garde l'illusion que tu n'as pas grandi

Je m'aime à foison, mais je garde en dépit

Un grand tourbillon, je t'aime au composé

 

Je t'aime au composé

D'écrire et de maudire

Tous les temps dépassés

Par mon envie de rire

Je t'aime au grand pardon

De transcrire mon avenir

D'essuyer l'illusion

Qu'un jour j'ai su maudire

Je t'aime autant le dire

Je t'aime sans en mourir

Je t'aime à composer

Sur tous les verbes aimer

 

 

Je suis passée, je passe dépassée

J'aime encore mon rire quand tombe la raison

Mais c'est l'illusion qui me renvoie au front

Il pleut sans raison sur tous nos beaux phrasés

 

Il pleure sans leçon quand je tombe au passé

D'un être façonné par le moindre pardon

Je suis fascinée par ces appositions

Il pleure sans façon quand les dés sont jetés

 

Il pleut et il pleure son monde jeté aux dés

J'y suis tant passée que j'y ai composé

Une mythologie pour combler les absences

Je m'aime à foison, je l'aime en toute instance

 

 

Je l'aime au passé

Et je suis dépassée

Je l'aime composé

Je l'ai vu en guerrier

Sa seule consistance

Je l'ai déjà percée

Et j'en ai conscience

Je l'aime au composé

Je l'aime à composer

 

 

... somewhere, there still  a world, where it's mine, 'nd it's yours, but somewhere... somewhere isn't a floor...

 

Lola, questing of the ask  giving a floor on the past... 

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 21:02

 

Il va encore, mon émissaire

Planter ses rives sur mes plaines

De longs arbres aux silhouettes sombres

Qu'il sème en amarre,

Cruel

Quand j'ai la gorge sèche

 

Il palpite et je l'entends

Sourdre, son coeur va si lent

Qu'il semble croupir

Ses bras morts autour de mon corps

M'enlacent et me défont

 

Il est marais, mes berges creuses

L'accueillent et sans sortie

Recueillent maladives

L'exsudat de son interminable agonie

 

Alors

Il peut être fleuve bardé de cent vives

Qu'il aille encore, mon émissaire

Qu'il sème

(Je l'aime)

Qu'il sème par devant

Et jusqu'à l'estuaire

Sa splendeur poussive


Mes terres retiennent à son arrière

L'effluve cloitrée d'un large plan privé d'air

 

 

Lola 17 Janvier 2011


 

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28 décembre 2010 2 28 /12 /décembre /2010 18:27

 

Je me suis peinte, hier,

Seule, seule, si seule

Peinte à l'eau de mon corps

Claire et volage

À la cire d'une chandelle

J'ai voulu me cacheter

Mais l'eau s'est évaporée

Ajourd'hui, pour hier

C'était l'eau sur papier

Un avant-goût de fête

Pour apprendre à voler

Aujourd'hui, j'ai séché

Mes traits sont envolés

Sur mon pinceau, passés

 

J'ai marqué de ma bouche

Une prison de chair

J'ai voulu avaler toute l'eau de ma peine

C'était hier, et comme une pierre

J'y ai sombré

Dans le papier, dans les enclumes

Des faits passés

Mes traits sont envolés

Je me suis peinte à l'eau

À l'eau claire de mon corps

À la flamme d'une chandelle

J'ai brûlé mon papier

Et demain

Demain sans ses ailes

 

Je prendrai un papier

Quelques lettres, peut-être

Sur des hiers tracés

À l'encre de ma tête

Demain si des ailes

Me font pousser des jours

Qui ne datent pas d'un si

Si seule, si seule, si seule

À peindre des échelles

Dans un tourbillon vide

À me peindre pour rien

Qu'un jour peut-être ou pas

 

Je me suis peinte je crois

C'était un jour de fête

Où je marchais bien droit

Sur un semblant de terre

Où je savais je crois

Qu'après tout pouvait être

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 15:18

 

Est-ce qu'on meurt par morceau, puisqu'on vit dans un rêve

Et qu'on rêve par bride  d'un monceau de reliques?

 

Est-qu'on meurt de survivre à chaque fois qu'on respire

Qu'on s'essaye à l'envie d'avoir l'air d'être en vie ?

 

Est-ce qu'on vit pour s'offrir un délit de mourir

Puisqu'on respire encore, puisqu'on respire encore...

 

Je laisserai creuser ceux qui creusent pour vivre

Ou qui vivent pour creuser,

Des galeries pour s'enfuir,

Pour enfouir

Les moments

 

Est-ce qu'on vit par instants, en clichés démodés

Presque aussitôt brûlés, et qu'on garde en relique

Dont on rêve par bride ?

 

Est-ce qu'on dort par moments, des trépas avortés

Qui nous tiennent éveillés, que l'on s'acharne à vivre

Sans jamais les toucher?

 

Je laisserai dormir ceux qui veulent oublier

Qui vivent pour enterrer ce qu'ils ont oublié

Et qui creusent pour vivre

Ou qui vivent pour creuser

Des galeries pour s'enfuir

Et des mines pour enfouir

Des clichés entassés

Et qui vivent pour rêver

Et qui rêvent qu'ils respirent

Et qui dorment pour contrer

La vie, la mort

Et qui rêvent

Encore

 

Est-ce qu'on meurt par morceau, puisqu'on vit dans un rêve

Et qu'on rêve par bride d'un monceau de reliques,

Des clichés, des idoles, qu'on entassent pour dire

Que les autres sont morts

Et qu'on respire encore

Que les autres avaient tort

Et qu'on respire encore

 

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