Mon cœur enfin confiant, ce sont des larmes claires
Une maison pleine d'enfants, sauvages, et qui tant s'aiment
Qu'ils ne sont pour les autres que rires et raisons
Tous aussi en lumière dans chacune maison
Alors je vais en paix, dans l'avenir si lourd
Qu'une poignée d'illusion retient à sa misère
Je pousserai les miens à croire en leur pardon
A croire en leur raison, la seule qui me parvienne
Et d'enfant en enfant, les autres dans leur guerre
Se demanderont un jour comment passer sur terre
Sans rompre et sans blesser la plus belle rencontre
Leur chair enfin au cœur de toutes les chansons
J'écrirai à nouveau, dans les cercles des cercles
De tant de beaux visages, de tant de grandes maisons
Qu'elles n'auront plus de portes, chacun pris en lui-même
Sans crainte et sans regret, aux autres pris de même
Il nous faut tant de gestes, tant de force et d'amour
Pour briser sans souffrir les chaînes d'illusion
Les mots lancés au même qu'ils frappent ou qu'ils rassurent
Enchaînés à nos monstres, ils ne peuvent plus y faire
Il nous faut tant de force, d'amour et de raison
Que les mots si ballants nous rendent défaillants
Chacun allant se faire dans l'exemple raison
Son cœur, si bien qu'absent, répondant chaque jour
« Je n'aurai plus de chaine, plus d'autres et sans maison
A chaque carrefour ce seront cent maisons
Cent lèvres et cent regards qui tous en direction
Trouveront à mes lèvres sourire et nul pardon »
Sourire et nul pardon.
L. A-Z