J'ai le poil surfait, les pensées qui se piquent
Aux méandres induites par de brèves poursuites :
Qu'ils crèvent et se dispersent, j'irai boire à vos lèvres
Les parfums des étés, souviens-t'en, qu'ils soulèvent
Les brumes, les regards et les biches aux abois,
Les printemps bucoliques et les trêves des bois;
Quelques falaises d'en bas remontant jusqu'aux sèves
De nos cœurs soucieux de confiner nos rêves.
Nos rêves qui se lassent, et l'hiver flamboyant,
Une bûche en plein ciel percée d'un firmament;
Il reste une fleur gercée par trop de froid,
Il reste le murmure bercé par nos effrois.
Et le vent ramène las les feuilles qui racolent
Les langueurs monotones, une saison caracole :
Sur les bris des chaleurs, l'automne se démène
À couvrir de sang les saisons trop humaines.
Reviendront les étés, les printemps, les hivers
Et les sources gelées, tendues aux quatre vents;
Les plaines dévêtues, jouant des cycles aptères,
Poseront sur mes lèvres une saison sans mouvement.
24.06.2009
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