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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 15:00

 

Ils mangent dans le creux de leurs mains

Les entrailles de tout futur

Leur seule consistance

Ils la dévorent, et s'entre-dévorent

Mangent à la prunelle de leurs yeux

Les cris qu'eux-même étouffent

En clamant le silence

-Silence!-

Les cannibales repaissent

Et paissent, et broutent

Et craquent les os, broient la rumeur

Mais dans le plus doux silence

Se taire, et taire le mouvement brusque

Et taire le moindre coups de gueule

Qui n'imposerait que lui

Lui, celui qui se fige dans la gorge

Sous les yeux affamés

-Honte !-

Au repus quand dure la famine

Quand toutes les gueules ouvertes

S'entêtent à l'ignorance

Et clament le silence

-Silence! Silence!-

Et pensent former des mots

Pour empêcher le bruit

Mais ne font que du bruit

Pour couvrir les maux

-Silence!-

Et crient plus fort encore quand il passe une miette

Au travers de leurs doigts

Pourvu que les autres ne la voient pas

Pourvu que je fasse bien de crier le plus fort

D'étourdir de ma voix pour la garder à moi

-Silence !-

Que j'en fasse pitance, la prunelle de mes yeux

Et nul autre n'a de droit sur ce que j'ai en main

-Ma tendre prunelle, Silence !

Silence !

Ou le loup t'attrapera

Le loup te mangera

Il te faut faire silence pour nous éviter ça

Pour nous permettre cela-

Pour nous permettre de paitre

Et de nous glorifier

De paitre et de repaitre

Nous entre-dévorer

Pour nous permettre de taire

-Hurlons à l'Omerta!-

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