Ils étaient tous les sourires
Toutes les larmes, toutes les vagues
Les marées d'hommes et leur venin
Les solitaires largués, les îles
Et les tempêtes
Les cœurs fendus
Les jours de fêtes
Ils ne sont plus
Ils ont traversé quelque part
Un pont parent de langues de terres
Et tous mes frères ont disparus
Je suis restée à la fenêtre
Elle est percée, et coulent à flots
Les torrents d'armées suicidaires
Le monde a l'âme dé-solidaire
Ne suis-je qu'un morceau de verre
Ne suis-je que l'eau
Prise à la mer
Sous la lumière
D'un prie-tempête
Ils ont traversé quelque part
Je suis restée à mes rideaux
J'ai pris le large des sanctuaires
Ils ont coulé leurs idéaux
Ce sont des bateaux chassant l'écume
Entre des crêtes qui vont et viennent
Au gré des flammes et des tourments
Au gré du vent, des idées vaines
Des jours de fête
Des croque-mitaines
Des idées sombres
Et des soleils