Aux grands discours, à courte-paille
Ils m'ont tirée d'un courant d'air
Ils m'ont couchée dans la pagaille
Mes lettres prises en bras-de-fer
Les bouches pâteuses, les dents pourries
Elles ont claqué pour mon pouvoir
Pour pouvoir vendre de l'espoir
Pour pendre des hommes
Je les maudis
Je les maudis, ils ont mes charmes
Ils ont compris, me coudre aux lièvres
Me faire passer de fièvre en fièvre
Me prendre aux ventres, me prendre aux larmes
Des hommes, et des idées, des mots, je suis les mots
Je suis le vent sucré des guerres
Et sa tornade en plein hiver
Quand la guerre tombe sur les marmots
Aux longues routes des exodes
J'exhorte les peuples à la dérive
À la vengeance pour qu'elle vive
À la mémoire d'autres exodes
Des exodes, des moussons
Des pluies de feu, des bains de sang
Des soldats, de bois, de vent
Des enfants-roi et leurs canons
Ils m'ont brûlée à chaque croisade
Croisée aux fers, clamée par foi
Inscrite aux pierres de chaque loi
Ils ont usé, usé de moi,
Ils ont usé de liberté
Bannissez-moi, ils ont usé
De libertad, de libertad
Ils ont usé
De libertad
Lola, le 18.09.10